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XVII

Mon Dieu ! cher lecteur, comme tu vas les trouver filandreuses, ces graves considérations que je te présente dans un pêle-mêle impressionniste, sans même avoir pris le soin de vérifier si elles ne se contredisent pas les unes les autres ! Viens te reposer dans ces grands bois dénudés où çà et là quelques souches noircies indiquent les ravages du feu. À leurs pieds, s’étend une mousse incolore qui semble en pétrification. Parfois, dans une clairière, apparaissent des huttes de charbonniers, puis la solitude reprend pour des lieues et des lieues ; ou bien c’est une hache de bûcheron dont les coups rythmés résonnent dans l’air pur ; ou encore, une nappe d’eau bien immobile, bien froide qu’encadrent des taillis sombres. Cela devrait être lugubre, ce paysage ; eh bien, non : c’est très noble, très simple et très viril.