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canada britannique et canada français.

foot-ball, et voici plusieurs années que les champions de Toronto se font battre par les jeunes athlètes ; ceux-ci ont à leur disposition un champ de jeu et un gymnase. The Owl, qu’ils publient chaque mois, est leur organe. Ils sont éclairés à l’électricité et entendent la messe dans une chapelle mauresque ; voilà pour le côté moderne. Par contre, ils ne jouissent pas d’une aussi grande liberté que les Américains de leur âge. Il leur faut une permission pour sortir et les journaux qu’ils reçoivent passent d’abord par le cabinet du directeur. Mais, à vrai dire, ce ne sont pas les élèves qui m’intéressent le plus ici ; ce sont les maîtres. Ils appartiennent à la congrégation des pères Oblats et viennent de France. Ottawa représente un peu le point de jonction des deux Canadas ; ils avaient donc à choisir entre deux systèmes d’éducation différents ; leur choix est fait et ils le motivent sans hésitation. L’université remonte, sous le nom de collège, à l’année 1848 ; Ottawa était alors un village et s’appelait By Town ; on lui a rendu son ancien nom si gracieux et si couleur locale. Du collège on a fait une université qui abrite