Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IX

Dans le sleeping qui nous traîne vers Québec, je rêve que la neige tombe et, quand je me réveille, elle est là, en effet, couvrant la terre, et les grands sapins du Nord, et les pauvres cabanes misérables, mais elle fond bientôt et, pour notre arrivée, il n’y a plus que du vent et une pluie pénétrante. À première vue, cela ne séduit pas ; le fleuve est plus étroit qu’on ne se l’imagine, la montagne moins haute, la citadelle moins crâne. Au débarcadère, les fameuses calèches sollicitent l’attention : sortes de conques marines posées sur des courroies, bien haut, et dodelinant d’une façon tout à fait comique sur les pavés. On est tout surpris de ne pas voir là dedans un dieu de l’Olympe en-