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canada britannique et canada français.

de marbre, qu’on a encastrée dans les bastions le jour de sa visite. Ce fut un beau jour cependant pour l’homme de cœur qui s’est constitué le gardien de ces ruines et a fini, à force de sollicitations, par y intéresser le représentant de la reine. Il n’en serait rien resté sans son intervention patriotique. Dans l’intérieur du fort, il s’est aménagé un logement qui est en train de devenir un véritable musée ; puis il a creusé, fouillé la terre, retrouvé des fondations en même temps que, de ses propres mains, il cimentait les pierres effritées. Sa joie, c’est de montrer tout cela aux Français trop rares qui viennent le visiter.

En route, de nouveau, à travers une plaine immense où courent des bestiaux ; le bruit des rapides s’est perdu derrière nous. Sur le bord du chemin, quelques maisons dont les cheminées fument ; là-bas, un clocher terminé par un potiron comme ceux des églises bavaroises : le potiron est recouvert de fer-blanc et cela brille comme un soleil. Plus loin, nous achetons des pommes à un vrai Normand qui ne veut pas se compromettre en nous disant si l’année a été bonne ou mauvaise : « Pour une année qu’y aurait des