Page:Pierre de Coubertin - Universités transatlantiques, 1890.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
134
universités transatlantiques.

les conquérir et les émanciper ; et deux fois ils s’unirent à leurs persécuteurs pour repousser cette émancipation qu’ils jugeaient dangereuse autant qu’attrayante. On chercherait vainement dans l’histoire du monde un second exemple d’un esprit politique aussi remarquable. À présent, ils jouissent d’une entière liberté ; le gouvernement fédéral, infiniment mieux compris et mieux constitué qu’il ne l’est aux États-Unis, répand sur eux ses bienfaits. Aidés par la fécondité extrême de leur race et par les conseils intelligents d’un homme qui a entrepris une œuvre de colonisation — le fameux curé Labelle, — ils se répandent au nord et à l’ouest dans des territoires réputés inhabitables qui se fertilisent rapidement entre leurs mains ; un avenir prospère leur semble réservé ; tout serait pour le mieux s’ils ne se trouvaient pas dans un état de notoire infériorité relativement à ce qu’il y a de plus important dans la vie des peuples modernes : l’éducation.

Il ne faudrait pas en conclure que l’instruction fût négligée dans les écoles ; les écoles commerciales notamment sont bien organisées et le soin qu’on a d’y faire apprendre l’anglais aux