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universités transatlantiques.

un peu et nous ne les gênions pas du tout. Les unes allaient se promener, les autres travailler. Elles passaient le parasol sur l’épaule ou la serviette sous le bras et ces dernières, je dois le dire, n’avaient point l’air de doctoresses ; impossible d’être plus simples et de faire plus gentiment des choses excentriques.

Miss Shafer, la présidente, nous reçut dans un joli salon et envoya chercher trois de nos compatriotes qui enseignent la langue française aux 628 étudiantes que renferme le collège. Un monde ! ce Wellesley. Les portes s’ouvrent les unes après les autres et des bibliothèques, des salles de lecture apparaissent ; de beaux marbres et des plantes vertes ornent les corridors ; dans les combles, trois jeunes filles jettent les bases d’une nouvelle association dont la raison d’être n’est pas encore bien clairement définie. Dans l’ascenseur nous entamons une conversation intéressante avec deux autres de ces demoiselles. Quelle diversité dans leur mise, dans leur expression, dans leur démarche ! Il y a des petits bérets crânes et des mantilles langoureuses ; l’une paraît insouciante et l’autre altérée de savoir ; celle-ci semble chercher