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universités transatlantiques.

pas bien sur quoi appuyer leurs prétentions nobiliaires et les affirment par un exclusivisme féroce ; si vous ne pouvez vous rattacher à quelque pair d’Angleterre, et étaler sur vos voitures un bout d’écusson, jetez du moins l’argent par les fenêtres ; ne comptez pas sans cela pénétrer dans leur cercle. Il n’est pas intéressant d’ailleurs, leur cercle ! On y accomplit mille excentricités, on y fait mille sottises pour s’imposer par un côté quelconque à un peuple qui n’a pas d’aristocratie et saisit à peine la signification de ce mot. À Boston, cela prend encore un peu ; mais au delà il n’y a rien à espérer. Les jeunes messieurs, obligés de céder à l’opinion publique, se font alors avocats pour rire, afin de se donner une contenance dans le monde.

Harvard me semble un chaos, une imitation confuse et un peu maladroite des universités anglaises ; ce n’est vraiment américain ni d’atmosphère ni de tendances ; il y a des forces vives perdues dans cette masse tournoyante où ne se forme aucun courant. Bref, l’Université est l’image de la Nouvelle-Angleterre ; un pays qui n’est pas sans analogie avec la France du