de sport. On entend leurs rires et leurs plaisanteries continuer pendant le jeu, et ils s’interrompent de temps à autre pour batifoler à l’aise, couchés à plat ventre dans l’herbe. Sir Frederick Adam regarde cela du haut de son piédestal, et l’on s’attend à le voir descendre, horrifié, pour prendre le premier bateau à destination de la vieille Angleterre.
Sur la route d’Afra notre calèche, fort majestueuse d’allures et doublée de satin rapiécé, est stationnaire au pied d’une petite colline littéralement noyée dans les roses. Quelques pignons blancs émergent de cette floraison merveilleuse, et tout à coup, sous de grands arbres, des petites filles aux yeux très noirs, à la peau mate, aux cheveux bouclés, confectionnent, pour s’en parer, des guirlandes champêtres. Cet endroit se nomme Koukouritza. La jolie appellation, à la fois sauvage et raffinée, étrange et musicale ! Et voici ce que de Koukouritza le voyageur contemple : tableau dont il fixe avidement dans sa mémoire le vaste ensemble et les détails exquis, avec cette hâte et cet avant-goût de regret qui donnent tant de saveur aux paysages entrevus ainsi, loin du pays natal, pendant une fuite rapide sous des cieux nouveaux ; la vallée est en demi-cercle, entourée de hauteurs boisées, qui empêchent d’apercevoir la mer ; une sorte de sensation indéfinissable prévaut néanmoins, comme un souffle d’océan qui circulerait sur ces campagnes, de sorte qu’on ne perd point la notion d’être dans une île. Les hauteurs du dernier plan, dont le contour seul apparaît, ont des formes