dans la ville et l’on pria le pape de les chasser d’Ancône[1] »
Un instant ils perdirent l’espoir. Le sultan appelait à son aide les bataillons égyptiens, organisés et commandés par des officiers français et, à leur tête, le fils de Mehemet-Ali entrait en campagne. On était en 1825 : depuis quatre ans la lutte se poursuivait et les gouvernements, impassibles, la regardaient se dérouler, inégale et cruelle.
Ibrahim était un adversaire redoutable : la fortune des armes changea. Les Grecs furent battus, mais ils reculèrent pied à pied, livrant un à un leurs champs dévastés, abandonnant une à une leurs maisons détruites, continuant néanmoins d’en appeler à l’Europe d’une voix de plus en plus pressante, de plus en plus mourante aussi.
Finalement, l’opinion publique indignée eut raison des gouvernants : des comités privés s’étaient formés, qui prenaient en main la cause de la justice et du droit.
Et puis, surtout, les Russes étaient sur le point d’intervenir seuls. La jalousie et l’intérêt obtinrent ce pour quoi le libéralisme et la pitié sont impuissants. Un premier traité fut signé entre la Russie, la France et l’Angleterre le 6 juillet 1827.
L’Autriche continuait à considérer les Grecs comme les « sujets insurgés » du sultan. Les massacres de
- ↑ D. Bikelas, la Grèce byzantine et moderne.