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CHICAGO



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Nous étions trois, ce matin-là, Paul Bourget, Sam Pozzi et moi, sur le sommet d’un bizarre édifice très étroit et très haut : autour de nous, d’autres édifices semblables dressaient, dans la brume ensoleillée d’octobre, leurs dix étages surmontés de vilaines cheminées noires. Le murmure confus d’une grande ville emplissait l’atmosphère ; on entrevoyait au loin les bouquets d’arbres des jardins publics, et toute une portion de l’horizon se trouvait fermée par une nappe d’eau incolore et paisible, qui ne ressemblait pas tout à fait à la mer, bien qu’il fût impossible de dire en quoi elle en différait.

Paul Bourget avait voulu voir cet Athletic club de Chicago qui nous donnait l’hospitalité, à Pozzi et à moi, pour la plus grande satisfaction de nos instincts de sybarites ; nous lui avions montré la piscine d’eau tiède avec ses balcons de marbre et ses girandoles