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pédagogie sportive

cynégétiques lointains qui ne l’étaient pas autrefois. L’éléphant d’Afrique aux environs des grands lacs, les hippopotames sur les fleuves du continent noir, au Cap et dans le sud du Congo le buffle puis encore la girafe, l’okapi, l’antilope, la gazelle, le gorille, la panthère, le lion… voilà ce que l’Afrique recèle. En Asie, ce sont les tigres, les rhinocéros, les gaurs, la grande antilope ; en Australie, le kangourou ; en Amérique, le caribou, le wapiti, le jaguar, le condor des Andes ; en Europe même, le grand élan, l’ours, le loup, le sanglier. Il y a de quoi faire. La tournée la plus fameuse a été celle accomplie en 1910 par Théodore Roosevelt en Afrique.

En regard de cet exploit, on peut citer celui d’un officier français, le commandant Lancrenon qui, vers 1905, employa un congé à se rendre à Moscou à bicyclette, à descendre la Volga en canoë et à revenir à Paris à cheval. Celui-là avait su combiner de la façon la plus hardie les trois tourismes : cycliste, équestre et nautique. Il devrait avoir beaucoup d’imitateurs. De tels raids sont de magnifiques écoles d’énergie, d’endurance et de valeur sportive[1].

Jeux sportifs.

Il importe d’employer ce qualificatif de façon à bien établir la distinction entre les jeux sportifs et les jeux

  1. En fait de raid, on ne saurait passer sous silence celui des Scandinaves qui en 1893 se rendirent à l’Exposition de Chicago en traversant l’océan sur une embarcation semblable à celle qu’avaient employée leurs vaillants ancêtres les Vikings dans leurs courses audacieuses à la découverte du Nouveau·Monde.