Page:Pierre de Coubertin - Pédagogie Sportive, 1922.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
technique des exercices sportifs

il convient de commencer très jeune. La pratique du hockey y donne beaucoup de solidité et d’assurance. D’autre part, l’invention des patinoires de glace artificielle pouvant être utilisées une grande partie de l’année assure au patineur moderne des facilités d’entraînement qui manquaient à son prédécesseur[1].

Moins favorisé, le ski sans doute ne glissera jamais sur de la neige artificielle. À part cela c’est le sport le plus accommodant qui existe ; très individualiste, il se dose de façon à pouvoir satisfaire l’athlète en pleine vigueur aussi bien que l’homme âgé en plein déclin sportif. Très varié aussi, il est aux pieds du sauteur un engin d’audace, à ceux de l’excursionniste de longue distance, un engin d’endurance. Traîné par un cheval, le skieur a besoin de force et de souplesse étroitement unies ; pour exécuter enfin des « Télémark », des « Kristiania » ou des « Slaloms » il lui faut surtout de l’adresse générale.

La luge, plaisir d’enfants ou moyen rapide de descendre de la montagne, a donné naissance à des instruments de sport qui sont le skeleton et le bobsleigh[2], par abréviation « bob ». Le skeleton, luge d’acier sur laquelle l’homme à plat ventre et capitonné, parcourt à la vitesse de 100 à l’heure et davantage des pistes de glace à virages relevés ; le bob monté par un conducteur et plusieurs passagers encastrés les

  1. À différentes reprises on a pratiqué le patinage à roulettes dont la vogue fut toujours assez passagère et qui a contre lui le tapage agaçant qu’il produit. Quant au patin bicyclette qui permettait de courir sur les routes à belle allure, le pied pris entre deux petites roues à caoutchoucs creux, il n’a jamais réussi à s’imposer bien qu’il fût aussi pratique que sportif.
  2. Voir la Revue Olympique de janvier 1906.