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pédagogie sportive

inégale avec l’entêtement de l’animal contre lequel il fait alors un appel exagéré aux aides, forçant tous les effets sans presque rien produire. Le manège a encore l’inconvénient capital de déshabituer le cheval du galop franc qui est la véritable allure éducative. ▬ Le remède unique à cet état de choses apparaît dans la transformation complète de l’école d’équitation civile laquelle devrait toujours posséder un vaste terrain d’exercice, clos avec des pistes bien tracées permettant d’assez longs parcours en ligne droite, deux cirques, des obstacles faciles et espacés… La cavalerie, assez nombreuse, devrait être composée d’animaux bien choisis et préparés à leur rôle ; harnachement soigné avec rênes toujours souples. L’élève serait appelé à seller son cheval, à le ramener à l’écurie et à en prendre soin. Les promenades collectives[1], le travail de la volte au galop, enfin quelques exercices d’escrime équestre constitueraient les étapes de sa formation comme cavalier populaire dans des conditions qui assureraient une bonne pépinière pour le développement du cavalier du second degré ou d’élite[2]. ▬ La clef psychique de l’équitation est la confiance ; il faut se méfier de tout ce qui peut l’ébranler car elle s’y récupère moins aisément que dans d’autres sports. En équitation, il faut être

  1. En promenade collective et surveillée, le cheval de manège est un bon instrument de gymnastique équestre ; il n’y a pas à le conduire. Sa résistance se borne à vouloir rejoindre la troupe si on le maintient quelques instants en arrière.
  2. De tels établissements peu nombreux mais bien équipés, devraient être subventionnés par les municipalités ou par les sociétés hippiques de façon que les prix des leçons et promenades restent peu élevés et contrôlés. À Bruxelles