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histoire des exercices sportifs

s’adonner aux sports[1]. Cela ne supposera pas seulement d’autres formules de règlements et de concours ; il faudra à cet état de choses futur des cadres renouvelés. Déjà des tâtonnements symptomatiques ont eu lieu ; par exemple, les aménagements créés par A. Carnegie dans sa ville natale de Dumferline, en Écosse, ou bien le fameux Collège d’athlètes édifié à Reims par le marquis de Polignac. Les squares sportifs populaires de Chicago répondent-ils complètement aux besoins de la génération prochaine ou bien faudra-t-il aller plus avant et faire revivre, en l’appropriant aux conditions modernes, le gymnase municipal de l’antiquité selon les vœux de l’Institut Olympique de Lausanne fondé précisément en vue de préparer l’opinion à la nécessité de cette restauration ?… L’avenir le dira.

Conclusions.

Nous voici au terme de notre révision historique. Envisagée par rapport à ses devancières, la période moderne n’infirme aucun des enseignements de celles-ci. Nous voyons clairement que l’activité sportive n’est pas naturelle à l’homme, qu’elle constitue une contrainte féconde que celui-ci s’impose mais que ni sa seule réflexion ni sa seule volonté ne suffisent à établir. Il faut qu’y aident les circonstances matérielles, les besoins collectifs et l’inclination des

  1. Le régime actuel a donné naissance à un véritable syndicalisme qui, à certains moments s’est montré capable d’une tyrannie complète. On a vu des groupements s’efforcer de rendre la pratique des sports impossible à ceux qui refusaient de s’affilier à eux et parfois des trusts s’établir pour rendre le boycottage de ceux-là plus absolu.