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action morale et sociale des exercices sportifs

La fête du 16 mai 1911.

En donnant cette fête nocturne en l’honneur des lauréats du concours d’architecture auquel nous avons fait allusion plus haut, le Comité International Olympique s’était proposé de montrer aux sociétés sportives par une sorte de leçon de choses, de quelles ressources elles disposent en un domaine dont elles-mêmes ne soupçonnent pas la richesse. Le cadre avait été choisi au centre du vieux Paris ; c’était la grande cour intérieure du Palais de la Sorbonne, dont la nuit vient accroître encore la prestigieuse beauté. Une société de gymnastique et une société d’escrime du quartier fournirent les acteurs et les figurants au nombre d’une centaine ; une société chorale, les chanteurs. Un petit orchestre professionnel se dissimula avec ces derniers derrière de grands massifs de verdure appuyés aux statues de Pasteur et de Victor Hugo. Les marches qui s’étendent entre ces statues délimitaient la scène ; au fond, le péristyle de la chapelle de Richelieu. Une rampe électrique et quelques foyers permettaient les jeux de lumière désirables. Dans la partie réservée au public et maintenue dans une ombre complète, de simples chaises de jardin. Sur la scène, ni décors ni accessoires ; les gymnastes dans leur tenue habituelle de travail, portant des torches et de grandes palmes alternées, dessinaient un demi-cercle autour de ceux de leurs camarades qui, presque nus, interprétaient un programme d’exercices très simples et très lents… Au cours de cette soirée dont le programme singulièrement varié ne peut être résumé ici, quelques gymnastes représentèrent la « moralité » écrite pour la circonstance par Maurice Pottecher et dans laquelle