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action morale et sociale des exercices sportifs

terrasses… mais qu’est-ce qui nous empêche de les rétablir ? L’architecte moderne a tout à fait perdu le sens de « l’utilisation des niveaux différents » mais il n’a pas besoin de remonter au Parthénon pour le retrouver ; Versailles le lui rendra. Cela ne suffirait pas d’ailleurs à assurer la perfection d’un cortège ; il faut, avant tout, que chacun de ceux qui le composent y sache jouer son rôle et, le sachant, prenne plaisir à le remplir. Aujourd’hui, en dehors des alignements militaires, nul ne sait marcher, se tenir, se grouper : la conscience de cette ignorance rend gauche. Quant au costume civil, il annihile d’avance toute possibilité de beauté : mais les vêtements de sport la restituent.

Harmonies.

La question de l’encadrement musical d’une manifestation musculaire ne se confond aucunement avec les problèmes que peut soulever l’organisation d’un festival de plein air. Il faut alors de puissants orchestres et de grandes masses chorales par la raison que la musique étant la seule raison d’être de telles réunions, doit concentrer sur elle toute l’attention et en elle toutes les énergies. Dans le premier cas, au contraire, elle n’est que l’ornement, le feston. Ce qui importe alors bien plus que la puissance des sons, c’est leur rythme. Évitez les rythmes guillerets, vulgaires ou simplement trop usagés. Le grave, le lent feront infiniment plus d’effet. Si vous avez des cuivres, éloignez-les de façon à en estomper les résonances agressives. Si vous n’avez qu’une poignée de chanteurs, rapprochez-les des spectateurs ; placez-les même au centre des tribunes, si nécessaire. À tout orphéon préférez toujours le chant choral. Si vous