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silhouette[1] ; mais, en plus, il faut qu’un certain instinct aide à les bien appliquer. La façon de dresser et de draper une tribune, la forme à lui donner, l’accès à y ménager… tout détail a sa valeur et doit être examiné en confrontation avec les détails voisins. Ainsi seulement, et non par la richesse ou l’éclat des matériaux employés, arrive-t-on à composer des décorations eurythmiques.

Cortèges.

Rien de plus défectueux — et souvent ridicule — qu’un cortège moderne. Il lui manque à la fois l’aisance et la conviction individuelles, la concordance de l’ensemble et l’apport des accessoires, c’est-à-dire des costumes et du cadre. C’est là ce que possédaient les Anciens ; il serait puéril de s’imaginer qu’ils détinssent le secret d’une beauté perdue qui suffisait à rendre chacun de leurs gestes gracieux ou approprié ; ce sont là des mirages que le recul de l’histoire provoque et dont on doit se méfier. Ils atteignaient au résultat cherché par leur éducation première et aussi par l’observation de règles générales auxquelles nous sommes aptes à revenir sans trop de peine. La première était assurément de ne point abuser des cortèges et de ne les organiser que lorsqu’on était en mesure de leur assurer l’ampleur nécessaire. La seconde, d’en toujours approprier l’évolution au cadre dans lequel elle était appelée à se dérouler. Sans doute, il nous manque les portiques, les escaliers, les

  1. C’est ce qui rend si affreux les cordons de gaz qui suivent les corniches et l’angle des toitures ; par exemple, à Paris dans l’illumination des édifices publics.