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pédagogie sportive

qui a illustré d’une façon si saisissante et probante la valeur des sports comme instrument de préparation militaire. Nul, même parmi les plus fervents adeptes de ceux-ci, ne s’attendait à voir surgir en Angleterre et aux États-Unis des armées nombreuses et redoutables auxquelles ils avaient servi de pourvoyeurs et dont ils avaient rendu possible l’improvisation d’une rapidité quasi-miraculeuse.

La famille.

Il y a deux conceptions de la famille : celle dans laquelle les rapports entre parents et enfants sont basés sur la distance volontairement maintenue et même accrue dans la pensée de provoquer le respect — et celle dans laquelle ces mêmes rapports visent à atténuer cette distance dans le désir d’accroître et de consolider l’union et d’aboutir même à une sorte de collaboration entre les générations successives. Il va de soi que le sport ne joue aucun rôle dans le premier cas ; mais dans le second son rôle est considérable[1]. Le rapprochement cherché sera toujours un peu artificiel, la jeunesse et l’âge mûr n’ayant point la même façon de penser ni le même bagage d’informations et chaque génération étant généralement dominée par des préoccupations qui lui sont propres et la différencient de sa devancière. Sur le terrain sportif seule-

    où la troisième Commission présidée par un général se prononça contre les sports pour les soldats, les admettant, bien qu’avec réticence, pour les officiers.

  1. Voir la Revue Olympique de décembre 1911. (Les réflexions du bonhomme Noël) et de décembre 1913. (Le sport et l’art de vieillir).