lement la qualification des concurrents et de là sort tout le dommage. Il faut en effet distinguer l’amateur du professionnel, les séparer, protéger le premier contre le second. C’est là une nécessité primordiale à laquelle le sport ne peut se soustraire sous peine de déclin rapide. Du principe amateuriste découlent de grandes difficultés mais on ne peut s’en passer car il est en quelque manière le garde-barrière de ce que les Américains appellent justement « clean sport ». Or qui doit-on considérer comme professionnel… Le bon sens répond : celui qui tire du sport un profit pécuniaire direct ou indirect. Par malheur, ce point de départ si simple est obscurci par des considérations d’ordre différent. La faute en est à l’Angleterre qui a adopté jadis une définition de l’amateur peu raisonnable et dont les conséquences ont été empirant avec la diffusion des sports.
Cette définition établit qu’on cesse d’être amateur : 1o en touchant un prix en espèces ; 2o en se mesurant avec un professionnel ; 3o en recevant un salaire comme professeur ou moniteur d’exercices physiques ; 4o en prenant part à des concours ouverts à tous venants (all comers). Ces termes sont indéfendables au point de vue tant de la logique qu’ils offensent que de la liberté humaine dont ils font bon marché[1]. On peut décréter qu’on considérera comme professionnel un homme qui se sera mesuré avec un professionnel ou qui aura pris part à un concours public ; cela ne fait pas qu’il le soit. On l’exclut, voilà tout. Là est le
- ↑ Les Anglais sont souvent mus en sport par des préoccupations de castes. C’est ainsi que les principaux clubs d’aviron, en Angleterre, en sont encore à refuser la qualité d’amateur à tout travailleur manuel.