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technique des exercices sportifs

observée encore[1], de l’intervention du dételage (ou repos animal), complet avant et surtout après l’activité sportive intense : une sorte de matelas d’immobilité à intercaler entre le sport et la vie ordinaire. Quelques instants y suffiront ; encore faut-il que l’homme « sache » dételer. Il y faut l’apprentissage car, chez lui, bien que l’immobilité corporelle s’étende aussitôt au cerveau, il advient qu’au contraire elle entretient ou accroît l’agitation mentale. Le retour à la nature contrariée (aussi sur ce point) par les excès de la vie intellectuelle s’opèrera chez l’individu par volonté et persévérance avec l’aide de l’allongement total, du silence et d’une atmosphère propice. Tout athlète qui s’imposera d’encadrer ainsi sa pratique sportive y trouvera la source d’un merveilleux renouvellement de tout son être et même un adjuvant au perfectionnement technique. Mais, présentement, il y aura quelque mérite ; rien n’est prêt dans les établissements de sport pour le lui faciliter : le « tepidarium » moderne n’a encore été prévu nulle part.

L’hydrothérapie est le complément obligatoire de l’exercice sportif ; elle se présente comme tel sous trois formes : le bain de pleine eau, le tub, la douche. Le bain en baignoire ne vaut rien, il est affaiblissant et un homme y perd son temps ; la douche en pluie vaut cent fois mieux ou bien le tub. Remarquons que le tub, après l’exercice, peut se prendre en plein air : un seau d’eau et une grosse éponge d’écurie avec le gazon pour plancher, constituent le plus parfait confort pour un sportif. La douche se donne en jet ou en pluie ; la première, compliquée comme installation et

  1. Bien des Anglais l’ont dès longtemps découverte et appliquée empiriquement sans en tirer de théorie.