Hygiène sportive.
On a calculé que l’homme en état de travail musculaire intense se trouvait par rapport à l’homme au repos, en ce qui concerne la quantité d’air respirable qui lui est nécessaire, comme 1 est à 28. Cet écart représente, si l’on peut ainsi dire, la puissance de la soif d’air qu’éprouve l’athlète. D’où il résulte que la première loi de l’hygiène sportive est une loi d’aération des locaux. Dès qu’il s’agit d’un sport ne pouvant avoir lieu en plein air, nul local ne peut satisfaire pleinement aux conditions désirables s’il demeure clos pendant l’exercice.
La seconde loi est beaucoup moins connue ; en fait, elle est à peine proclamée encore. C’est la loi du dételage. L’homme moderne vit au centre d’une civilisation dont le caractère de plus en plus trépidant l’affaiblit en le surexcitant. Heureusement il trouve dans l’exercice sportif un antidote qui le fortifie et l’apaise en même temps. Mais c’est à condition d’éviter, en s’y livrant, la superposition d’un surmenage à un autre. Or ce second surmenage ne risque point, à moins d’excès toujours faciles à éviter, de se produire musculairement mais bien nerveusement par suite de la hâte fébrile apportée de nos jours dans la pratique de toutes choses et des sports comme du reste[1]. De là cette règle essentielle, bien que peu
- ↑ Voir dans Essais de Psychologie sportive les chapitres intitulés : La chaise-longue de l’athlète — Savoir dételer — Le sport peut-il enrayer la névrose universelle ?
leçon d’écurie, leçon d’atelier et leçon de campement. Il serait à désirer que le scoutisme tendit de ce côté plus qu’il ne le fait.