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projets et espérances

qui ait encore été tentée chez nous, au moins sur une si grande échelle.

L’école Gerson est située à Passy, au no 31 de la rue de la Pompe ; c’est un externat de lycéens comme ses sœurs, les écoles Bossuet et Fénelon ; mais c’est une sœur cadette qui ne paraît pas devoir se contenter de marcher exactement sur les traces de ses aînées. Sa jeunesse, sa position hors du centre de Paris lui donnent le droit d’avoir de l’ambition. Elle contient 110 élèves, dont la moitié à peu près suivent (à partir de la cinquième) les cours du lycée Janson-de-Sailly. Le nombre total des élèves atteindra 200. Le but que l’on s’est proposé est triple : on a voulu combiner la vie de famille, l’éducation chrétienne et l’enseignement universitaire. Les enfants reçoivent donc une triple formation, à laquelle concourent leurs parents, les maîtres de l’école Gerson et les professeurs du lycée. Il n’y a pas lieu de s’étonner si ce programme a soulevé quelque polémique. Dans le clergé, les avis sont très partagés ; il y a un petit noyau favorable ; beaucoup sont hostiles, beaucoup aussi sont indifférents, n’ont point d’opinion arrêtée. L’expérience, je le répète, n’est pas nouvelle : les élèves de l’école Massillon sont externes au lycée Charlemagne et ceux de Fénelon à Condorcet ; mais ici le plan est évidemment conçu dans un esprit plus moderne, plus jeune, plus hardi par conséquent.