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projets et espérances

interrompu. Enfin, le 1er  janvier, les heureux parents reçoivent la visite de l’automédon ; il apporte une orange « pour le petit » et des vœux de bonne année à son papa. — L’externat de la rue de Madrid a des voitures brunes ; l’école Monge en a des bleues ; il y avait aussi les sœurs de la Mère de Dieu qui, de mon temps, faisaient la tournée des jeunes filles ; avec une logique impitoyable nous les appelions irrespectueusement les tantes de Dieu, mais nos cochers les traitaient toujours fort galamment quand on se rencontrait à un carrefour.

L’institution qui a donné naissance à cette industrie nouvelle n’est pas l’externat proprement dit : c’est le compromis entre l’externat et l’internat qu’on nomme la demi-pension. L’externe n’assiste qu’à des cours et fait ses devoirs chez lui : il peut vivre longtemps ainsi sans se lier le moins du monde avec ses camarades ; il n’est presque pas collégien. Le demi-pensionnaire au contraire est un collégien complet avec le dortoir en moins et la faculté de se laver en plus. Il y a des demi-pensionnaires dans beaucoup de maisons d’éducation à Paris ; mais presque partout ils se trouvent mélangés à des internes, pratique assez douteuse dont on finira certainement par reconnaître les dangers. Le nombre est très restreint des maisons qui ne reçoivent pas d’internes du tout, ou