Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE v

LA QUESTION DES EXTERNATS

Parmi les véhicules nouveaux qu’a produits notre civilisation parisienne, les plus typiques sont assurément les longs omnibus remplis d’enfants de tous âges et de toutes dimensions que l’on voit circuler chaque jour à travers les rues. Le matin, ils s’arrêtent longuement aux portes, appelant d’un coup de sifflet les retardataires, lesquels paraissent enfin le gilet boutonné de travers et la lèvre supérieure ornée parfois d’une moustache de chocolat. Plus ils sont petits, plus est grande la serviette en chagrin gaufré qu’ils portent sous le bras. La tournée achevée, la voiture-croquemitaine gagne l’école au trot de ses honnêtes chevaux. Quand c’est l’hiver, de petites lanternes de poche éclairent de lueurs lilliputiennes les livres de leçons trop souvent posés à l’envers sur les genoux de leurs propriétaires, qui ont repris béatement le somme