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sport, liberté, hiérarchie

surveillance intermittente : des portes ouvertes sur une galerie où circulait un maître.

L’innovation consiste, cette fois, dans le fait de s’en remettre à des délégués choisis parmi les élèves eux-mêmes et chargés de maintenir le bon ordre. C’est l’institution anglaise des « captains » appropriée aux mœurs scolaires françaises. Toutefois, quel qu’en soit le résultat (je ne doute pas qu’il ne soit excellent), le vrai domaine des capitaines ou délégués, le nom importe peu, ce sont les jeux. Ceux de l’école Monge n’ont pas encore eu le temps d’appuyer leurs dignités sur beaucoup de hauts faits sportifs, et néanmoins leur autorité est très appréciable ; tous ces jeunes clubs fonctionnent paisiblement : on n’y joue pas à la République ; mais, ce qui vaut mieux, on y fait preuve de bon sens et d’esprit pratique. Ainsi les costumes ont certainement joué un rôle capital dans la fondation des clubs ; il était à craindre que le plaisir d’en changer ne se manifestât, ce qui aurait produit du désordre et des réclamations de la part des familles. Prévoyant cela, très sagement, on a décidé dans un groupe de frapper d’une amende ceux qui porteraient des vêtements fantaisistes et arboreraient d’autres couleurs que celles adoptées au début.

L’institution est, je le répète, en bonne voie de s’acclimater chez nous ; en attendant que leurs ordres soient indiscutés, les capitaines sont con-