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l’école monge à éton

ques vues qui pourront peut-être vous intéresser ; avant de vous les montrer, laissez-moi pourtant vous parler d’autre chose. Un auteur ne devrait jamais se citer lui-même ; aussi bien n’est-ce pas ma prose que je vais vous lire, mais un passage écrit par un autre et que j’ai encadré dans la mienne parce qu’il est tout à fait intéressant. Écoutez ces conseils à un écolier. « Le premier conseil que je vous donnerai, c’est celui-ci : Toutes les fois qu’une chose vous effraye, faites-la. Je parle, bien entendu, des choses possibles, de ce qui n’est pas déraisonnable. Le second : Ne perdez jamais l’occasion de faire un effort pénible. Voyez-vous un grand arbre ? Si vous n’avez rien de mieux à faire après quelques exercices pratiqués sur de plus petits, grimpez au sommet. Vous trouvez-vous devant un fossé ? Sautez-le. Rencontrez-vous une haie sur votre chemin ? Au lieu de la contourner, passez par-dessus. Un garçon plus âgé que vous vous attaque-t-il ? Essayez de le battre. Y a t-il une caisse, un meuble, un lourd fardeau à soulever ? Donnez votre coup d’épaule. Ne méprisez aucune fatigue : il n’y en a pas d’inutile. La vigueur musculaire n’est pas seulement une faculté naturelle, comme on le croit trop communément, c’est surtout une faculté qui s’acquiert par le travail, et le corps humain a, sous ce rapport, une si singulière élasticité, qu’un jeune garçon quelconque pourrait