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à l’école monge

que ces hommes éminents, surchargés d’occupations, ont pris place autour d’un nouveau tapis vert, alors qu’ils ont leur place marquée déjà autour de tant d’autres tapis verts ? Non : ils ont obéi à une pensée plus haute, ils ont signé un plus vaste programme ; ils savent, et ils le proclament, que l’éducation athlétique a au moins autant d’action sur le moral que sur le physique et que, si elle développe les muscles, elle forme aussi le caractère et la volonté, qu’en un mot elle fait des hommes. Dès le début s’est manifesté le désir de faire quelque chose pour émanciper les écoliers, pour desserrer les liens qui les enserrent ; tous ont montré cette louable préoccupation et ils ont vite compris qu’il y avait entre les deux choses une étroite relation. S’il était resté quelque doute à cet égard chez certains d’entre eux, ce qui se passe à Monge suffirait à le chasser. Là, en faisant leur apparition, les exercices physiques ont amené des pratiques nouvelles ; il a bien fallu se fier à la parole des élèves et s’en remettre à leur initiative : on a vu de la sorte que les deux réformes se tenaient, qu’elles n’allaient pas l’une sans l’autre et on a eu le grand bon sens et le grand courage de les accepter franchement, l’une et l’autre. La Fortune aime les audacieux et cette fois encore elle ne dément pas sa bonne réputation sur ce point.

Malgré les éléments disparates qui le composent,