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un comité de jeunes gens

l’établissement l’escorte est rangée en bon ordre ; elle reprend M. Jules Simon pour le conduire au cricket sur les pelouses de Madrid ; et puis, de là, au Grand Lac ; et puis enfin au Pré Catelan, où un lunch a été préparé. Il y a des roses et du champagne, et des nappes blanches et des piles de sandwichs sous un grand kiosque qu’entourent les arbres au feuillage touffu ; par des trouées ensoleillées on voit passer les enfants qui courent et des vélocipèdes circulant à grande vitesse ; en face de moi est assis un Anglais débarqué de Paris du matin même et qu’un ami a amené avec lui. « Vous vous rappellerez, lui dis-je, que c’est le vendredi 8 juin 1888 que l’éducation anglaise est entrée en France. » Un silence se fait… M. Jules Simon parle ; en quelques mots il remercie, il complimente, et à la manière aussi dont il exprime son espoir dans l’avenir chacun comprend que cet avenir, il l’a fait sien, qu’il inaugure un nouveau ministère, qu’il a pris pour lui le portefeuille de l’instruction physique et que beaucoup de réformes en sortiront très vite, précisément parce que c’est un portefeuille in partibus. Les jeunes cavaliers qui galopaient aux alentours se rapprochent du kiosque : ils ont bien mérité de l’école et nous leur passons des sandwichs et des verres de Champagne par-dessus la balustrade La nuit suivante, je rêvai que du haut d’une enceinte crénelée un veilleur m’an-