saine fatigue, c’est qu’il apaise les sens et l’imagination.
Mais, messieurs, j’en attends une troisième chose.
Toute l’attention de nos maîtres, depuis cent ans, a été tournée vers les questions d’enseignement, que l’on a confondu et parfois affecté de confondre avec l’éducation. Celle-ci est encore aujourd’hui ce que l’Empire, greffé sur l’ancien régime, l’a faite ; l’enfant est un numéro ; on écarte de lui tout ce qui pourrait exercer son initiative, on refuse pour lui toute responsabilité ; faire des enfants de vingt et un ans, voilà quel semble être le but. Le sport, tout doucement et sans secousses, détruira cela ; il suppose, en effet, le groupement volontaire, et produit l’esprit de conduite, le bon sens, le caractère ; il hiérarchise et met en avant des personnalités qui deviennent les auxiliaires des maîtres ; il rend les enfants plus semblables à des hommes.
Il est permis d’espérer que, lorsque le sport aura amené la transformation dans ce sens du régime à la fois de caserne et de couvent qui est encore en vigueur, il est permis d’espérer, dis-je, qu’il y aura dans les masses du pays autre chose que des socialistes et des boulangistes.
Je ne vois pas, messieurs, s’il y a des œillets rouges parmi vous, mais je m’en inquiète fort peu ;