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le remède au surmenage

L’école Monge a été fondée en 1869, par un groupe d’anciens élèves de l’École polytechnique ; elle occupe aujourd’hui un large emplacement compris entre le boulevard Malesherbes et l’avenue de Villiers : elle appartient donc à ces nouveaux quartiers aérés et somptueux dont les avenues droites et les pierres blanches contrastent si complètement avec les rues tortueuses et les murailles noircies du quartier latin ; la différence est encore plus sensible entre les lycées qui s’élèvent sur la rive gauche et l’établissement dont je vous parle.

Au centre s’étend une cour couverte qui mesure 80 mètres de long sur 30 de large : imaginez le hall de quelque richissime compagnie financière débarrassée de ses comptoirs et de ses commis ; le sol est en asphalte, la toiture vitrée. À la hauteur du premier étage, court une galerie sur laquelle ouvre une litanie de portes et de fenêtres ; aux deux extrémités, des portiques de gymnastique surchargés d’agrès. Quand on est là, on comprend que cette école ne ressemble pas aux autres, qu’elle est un champ d’expériences scolaires, qu’on y a horreur de la routine et que les nouveautés y séduisent. Dans le passé, les innovations ont porté sur l’enseignement ; avec sa sœur cadette, l’école Alsacienne, l’école Monge a ouvert une voie où l’Université n’a pas tardé à s’engager ; l’avenir s’annonce