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le remède au surmenage

paraît être la cause. Ce qui me surprend, pour ma part, ce n’est pas que les programmes soient surchargés, mais plutôt que quelqu’un puisse s’en étonner. Les progrès incomparables de la science moderne n’ont cessé d’agrandir cette base de connaissances précédemment acquises, sur laquelle chaque génération doit élever le monument qui marquera son passage ; et puis ces mêmes progrès scientifiques ont rapproché toutes les distances, confondu tous les rangs, détruit l’ancienne organisation sociale et créé une concurrence redoutable à l’entrée de toutes les carrières. Et l’on veut que les programmes ne soient pas chargés à cette heure psychologique où la spécialisation des études n’est pas encore réalisée, et où tous les jeunes voyageurs entrent dans la vie active avec le même bagage !

Il y a là une injustice de même qu’il y a injustice à méconnaître systématiquement ce qui a été fait, avec un peu de timidité peut-être, pour remédier à cette fâcheuse uniformité des examens : injustice à ne pas voir les efforts sincères et les constantes recherches des chefs de l’armée universitaire. Plaise à Dieu qu’ils n’écoutent pas leurs contradicteurs et qu’ils ne fassent jamais usage du procédé révolutionnaire, détruisant en haine de ce qui existe sans remplacer au fur et à mesure les matériaux hors d’usage ! C’est par des tâtonne-