Paul Bert la critiqua sévèrement en cette circonstance et certes il fallut beaucoup d’habileté pour faire passer cette audace. Voici comment s’exprimait l’orateur en s’adressant aux fondateurs de l’école Alsacienne : « Oui, vous êtes de ceux si rares, qui, avec votre aînée l’école Monge, dont je vois avec plaisir le directeur à côté de moi, fournissez un actif au bilan de cette loi funeste de 1850 dont le passif formidable se résume en un mot ; séparation en deux camps hostiles de la jeunesse française. Oui, vous étiez de ceux dont le souvenir et l’exemple gênaient et retenaient dans l’expression complète de leur pensée les hommes publics qui s’écriaient dans des discussions récentes : « La liberté d’enseignement, elle n’a produit en politique que la discorde, en pédagogie que l’abaissement des études. » Les faits sont là pour opposer le démenti le plus formel à cette double accusation ; le temps est loin où l’opinion publique se laissait duper jusqu’à reprocher aux Jésuites — et c’est eux surtout que visaient les paroles de Paul Bert — d’avoir des arsenaux souterrains et d’entretenir des bataillons secrets. L’éducation qu’ils donnent est à jour et, s’il est permis de la critiquer parce qu’elle est très critiquable, il n’est pas permis de la soupçonner. Quelques minutes après avoir prononcé les paroles que je viens de citer, Paul Bert, dans un magnifique mouvement d’éloquence,