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projets et espérances

cartons poudreux et dans le chartrier du domaine de ses ancêtres, où pourrais-je l’envoyer si ce n’est à l’École des chartes ? — Et vous, pauvre père qui vous lamentez de ce que votre fils ne peut arriver à être bachelier, que ne songez-vous aux Écoles d’arts et métiers ? est-ce qu’une déchéance en résulterait pour votre maison ?… Je ne le pense pas.

Je m’aperçois que je n’ai pas parlé de l’École des hautes études ; pour ne pas transformer ce chapitre en manuel, je dirai en terminant deux mots de l’École libre des sciences politiques fondée par M. Boutmy. Elle est située à Paris en quartier aristocratique, rue Saint-Guillaume ; les professeurs s’appellent MM. Ribot, Léon Say, Albert Sorel, Cheysson, Funck-Brentano, Leroy-Beaulieu Tout ce qui peut perfectionner une éducation intellectuelle, affiner et aiguiser l’esprit, compléter et affermir les connaissances, donner à la pensée un tour précis et juste, tout cela y est enseigné. Les étrangers y affluent et suivent les cours avec régularité ; des Français viennent aussi s’y préparer pour les finances, le conseil d’État ou la diplomatie ; mais combien j’en ai peu vu y venir chercher cet enseignement vraiment supérieur, dépourvu de toute préoccupation d’examen, qui sert à classer, à distribuer, à répartir tout ce que l’on a appris précédemment et forme un solide