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projets et espérances

dres, dont le London Rowing Club qui jouit d’une réputation européenne, et 136 dans le reste de l’Angleterre. — Mais la noblesse et la bourgeoisie n’ont pas le monopole du rowing ; il y a aussi des clubs d’ouvriers, et ce sport est très populaire parmi les travailleurs ; ils ne possèdent pas de bateaux et les louent à bon compte à des constructeurs ; ceux-ci prennent soin d’en avoir toujours plusieurs du même type à louer pour les régates. — Et ces régates sont également très suivies.

En Angleterre comme dans presque tous les pays d’Europe, les hautes classes portent intérêt au rowing et l’encouragent ; le roi des Belges patronne les sociétés : le prince d’Orange en avait fondé lui-même ; en Italie, tous les comités sont peuplés de comtes et de marquis Il n’y a qu’en France où les gens riches aient affecté de mépriser ce sport, de l’ignorer ou de s’en moquer ; le rowing français a donc grandi de lui-même, par sa seule force vitale, comme un enfant abandonné. Il a bien reçu de temps à autre l’appui du gouvernement ; mais qu’est cela ? Ce n’est pas avec des vases de Sèvres qu’on organise des régates et je crois que la perspective de les gagner ne suffit pas à produire des rameurs ; les municipalités de province peuvent un peu plus ; mais bien qu’une écharpe ait beaucoup de prestige pour décorer une tribune et distribuer des prix, cela ne suffit point encore. Eh