grande compétence en cette matière. Pour traiter ce sujet, il fallait être un savant doublé d’un sportman ; il y a telle ou telle remarque qui n’a pu être faite que le fleuret ou l’aviron en main et qui dénote une pratique approfondie de ces exercices ; rien de semblable n’avait encore été publié et cela en double la valeur. Eh bien ! dans ce livre, le rowing est scientifiquement présenté comme le sport type. La gymnastique, l’escrime, la course ne sont pas à l’abri de certaines critiques ; on leur reproche de voûter le dos, d’amener des déviations de la colonne vertébrale… reproches bien rarement mérités, il est vrai, mais enfin que l’excès de ces exercices a pu en certains cas légitimer. N’accuse-t-on pas aussi le vélocipède de produire des maladies nerveuses ? Or « dans le maniement de l’aviron, dit le docteur Lagrange, aucun mouvement ne se produit qui ne soit conforme à la destination de chaque muscle et de chaque bras de levier employé ». On peut en dire autant de la natation, et précisément ces deux sports s’appuient l’un l’autre et se complètent. — Et ailleurs : « Le canotage est réputé faire grossir les biceps et on le classe généralement dans les exercices de bras ; c’est à tort, car le travail du rameur est loin de se localiser aux membres supérieurs. L’effort musculaire qui fait avancer l’embarcation siège en grande partie dans les extenseurs de la colonne verté-
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l’aviron