Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
projets et espérances

réglementation n’a point encore disparu de nos mœurs scolaires, mais je ne crois pas me tromper en nommant précisément Juilly comme un des lieux où la lutte sera le plus fermement soutenue contre cette néfaste influence… Les oratoriens y sont rentrés ; ils viennent d’y déposer les restes de celui qui eut la gloire de rétablir leur ordre ; c’est en quelque sorte une seconde prise de possession de cette terre sanctifiée par tant de hautes vertus. Il n’y a qu’à souhaiter que cette possession ne soit plus troublée.

À Dammartin, — station de la ligne de Paris à Crépy-en-Valois, — on quitte le chemin de fer pour monter dans une patache patriarcale (expression plus que métaphorique, car les patriarches n’eurent jamais de pataches) et par ce moyen on arrive en peu de temps au petit village de Juilly, sur lequel ouvre le portail du collège. Une cour, deux cours, trois cours !… Quant aux corridors et aux escaliers, je renonce à les compter ; autant vaudrait compter les arbres du parc. Accroché au flanc d’une colline, le parc se développe en une longue bande de verdure ; des allées droites s’étagent au-dessus les unes des autres. En bas dans le vallon, miroite un grand étang et sur ses bords se dresse le fameux marronnier de Malebranche, duquel il n’est que juste de dire qu’il jouit d’une verte vieillesse. Malebranche n’est pas le seul visiteur illustre