Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PRÉFACE



Je n’ai qu’un regret ; c’est de n’avoir pas quinze ans et de ne pas être élève de l’École Monge. C’est un véritable lieu de délices. On y étudie les lettres et les sciences avec de bons maîtres en suivant de bonnes méthodes : on y fait de la gymnastique dans une cour superbe, et plusieurs fois par semaine on se rend au bois de Boulogne pour monter à cheval, faire du canotage sur le lac ou se livrer à d’interminables parties de cricket. Les esprits chagrins prétendent qu’à tant chevaucher et tant canoter on perdra quelque chose de ses chances pour le baccalauréat, M. Godart, le directeur de l’École, n’en croit rien et je suis de son avis. Il a bien remarqué, dans les premiers jours de l’éducation athlétique, un peu de dissipation ; on galopait par la pensée au bois de Boulogne quand on aurait dû être