Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
la question des externats

quand, par malheur, un pauvre enfant se laisse aller au mensonge ; la sévérité dans ce cas est un absolu devoir ; elle produira une impression d’autant plus salutaire qu’elle sera plus sobre et plus contenue dans sa manifestation. » — Voilà un langage qui est d’autant plus digne d’attention qu’on y est moins habitué. Mais la suprême hardiesse, c’est d’avoir pris pour sanction générale la seule idée du mérite et du démérite, d’avoir, en un mot, supprimé récompenses et punitions. La réprimande du directeur, l’exclusion temporaire, enfin le renvoi pour les incorrigibles, voilà toute l’échelle pénitentiaire ; et l’expérience a prouvé combien elle est efficace, car on n’a eu que bien rarement recours à cette dernière éventualité. L’enfant rapporte donc chez lui non pas des punitions, mais des notes bonnes, mauvaises, médiocres, dont sa famille et lui mesurent très exactement la portée. « Une place dit trop ou trop peu ; la note invite l’enfant à se comparer non pas à son camarade, mais à lui-même, à se demander non s’il a fait mieux qu’un autre, mais s’il a fait mieux aujourd’hui qu’hier, cette semaine que la semaine dernière. Ce mode de comparaison est le meilleur des deux en ce qu’il prévient à la fois et l’orgueil et le découragement. — Un enfant peut être le dernier en telle ou telle branche, en toutes peut-être ; mais il dépend de lui, de la sorte, d’avoir néan-