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le roman d’un rallié

ce tombeau, comme si la pensée du grand mort devait là, s’épanouir plus réelle, plus directe : hâtant le pas, il s’engage dans une allée qui traverse la pelouse et descend vers le Potomac en s’enfonçant sous des ombrages épais. Le parc de Mount-Vernon occupe les flancs de la colline sur laquelle s’élève la maison d’habitation et remplit un vallon étroit qui aboutit au fleuve. À mi-côte, toute entourée de verdure, est une grotte d’aspect naturel ; une grille très simple en défend l’entrée et le sol y est semé de fin gravier. Dans la grotte, deux sarcophages sont placés côte à côte, longs rectangles de pierre sans sculptures, sans ornements, recouverts seulement par des plaques de marbre gris où s’incrustent des lettres de bronze : sur l’un ce seul nom : George Washington ; sur l’autre, ces mots : Martha, épouse du général Washington. C’est tout.

On s’attend, en arrivant là, à trouver quelque monument grandiose, quelque inscription triomphale, des traces du culte si justifié rendu par la nation à son glorieux fondateur. Mais quoi de plus émouvant que ce silence et cette sobriété