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le roman d’un rallié

contes de fée, celle où croît la plante mystérieuse qui guérit tous les maux… « Celle où coule la fontaine de l’éternelle jeunesse », disait Yves en se moquant. « Mon cher, ajoutait-il, vous êtes un nouveau Ponce de Léon. Je m’en étais toujours douté !..… Eh bien, allez ! Dans trois mois, vous serez de retour, défrisé et penaud. Et nous recommencerons notre bonne petite existence dont vous ne savez pas apprécier la valeur ; cheval, pipe et sanglier ! Voilà ma devise à moi ! » — À partir de ce jour-là, Étienne subitement assagi, avait erré seul dans les landes voisines de Kerarvro. Il s’ennuyait de rencontrer Yves qui, goguenard, l’appelait Ponce de Léon et lui recommandait de se munir de flacons pour rapporter à tous ses amis l’eau de la fameuse fontaine vainement cherchée par le navigateur espagnol, mais que lui, Étienne, ne pouvait manquer de découvrir. Ce sarcasme l’exaspérait parce qu’il en sentait la justesse. En quoi serait-il plus avancé pour avoir parcouru en chemin de fer une portion du continent Américain ? La leçon de volonté qu’il se figurait pouvoir prendre là-bas,