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le roman d’un rallié

spirituels et les causeries plus animées et les repas plus gais.… c’est bien naturel, puisque Washington est en Amérique.

Étienne se hausse peu à peu au diapason général ; son anglais s’affermit, s’améliore ; il ne s’embarrasse plus dans ses phrases ; il n’a plus besoin de revoir, en pensée, le dictionnaire ou la grammaire pour trouver un mot ou conjuguer un verbe. Il s’écoute un instant et constate combien ses progrès ont été rapides ; il en ressent une joie extrême. Cette constatation augmente son assurance. Leur causerie a dévié : il devient tout à fait éloquent sur le sujet des femmes Américaines et de Mary Herbertson en particulier. Mary Herbertson qui est à l’autre bout de la table, ne s’aperçoit pas du tout qu’on parle d’elle ; elle s’entretient familièrement avec un des deux jeunes gens qui riaient tout à l’heure. Il y a des roses le long de son corsage, les mêmes qui courent sur la nappe, toutes orientées du même côté comme pour se précipiter vers la jeune fille et la prendre d’assaut. C’est un joli spectacle. Elle-même ressemble à une de ces fleurs ; elle en a la