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le roman d’un rallié

de travail fait face aux fenêtres par lesquelles on aperçoit toute la perspective du jardin avec ses pelouses et ses ombrages. Quelques livres, des annuaires et un journal sont posés sur cette table contre laquelle, après avoir accueilli ses hôtes, le Président vient s’accouder dans la position familière qu’a popularisé le portrait de Chartran. Une conversation de quelques minutes s’engage. Vilaret en présentant Étienne, a mentionné son récent voyage en Amérique et M. Carnot lui demande des détails sur l’itinéraire qu’il a suivi, sur les villes qu’il a visitées, puis il parle à Vilaret de sa circonscription et insiste sur son grand regret de n’avoir pu faire en Bretagne, le voyage qu’il avait projeté et auquel sa santé, un instant compromise, l’a forcé de renoncer. « Ce n’est que partie remise, monsieur le Président, répond le député ; vous viendrez l’année prochaine ». Mais M. Carnot se contente de sourire, impénétrable dans sa volonté de ne pas laisser connaître, avant l’heure, la résolution qu’il a prise. Et, quand l’audience s’achève, il garde un instant dans sa main celle d’Étienne et lui dit