Page:Pierre de Coubertin - Hohrod - Roman d'un Rallié, 1902.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
le roman d’un rallié

département. Jamais élection sénatoriale ne s’est présentée dans des conditions semblables. Quant à moi, je suis absolument sûr d’être élu. Tenez ! ma certitude est si grande que je suis résolu à envoyer ma démission de député des Côtes-du-Nord, huit jours avant le vote. En admettant même que mon calcul se trouve faux et que je sois battu, il faudrait bien me donner un successeur ! » — « Ah non ! proteste vivement Étienne, je n’accepterai jamais cela. Non ! non ! » Vilaret se met à rire. « J’y ai pensé déjà, dit-il ; ma décision est prise. Ne craignez rien d’ailleurs ; nous serons collègues au Palais-Bourbon avant un an » et sa main s’appuie, ferme, sur le bras du jeune marquis. Ce que celui-ci apprécie le plus en Vilaret c’est peut-être cette belle confiance qui a été encouragée, sans doute, par la série de ses succès passés, mais qui est, surtout, un don de nature impliquant une source de vie riche et forte.

Les deux fenêtres du salon ouvrent contre un des angles rentrants du Palais, sous une vérandah qui court tout le long de la façade, abritant un