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le roman d’un rallié

sident n’acceptera point. Le refus leur a été communiqué d’avance ; mais n’importe ; ils ont tenu à venir. « C’est plus correct », a dit l’un des ingénieurs, celui qui, tout à l’heure, prendra la parole au nom de ses collègues et sur la poitrine duquel fleurit une rosette violette large comme une reine-marguerite. Ils ont, tous les sept, la nuque rouge, une redingote noire trop serrée, des bottines vernies et l’air important. Six d’entre eux se tiennent debout près d’une fenêtre ; le septième, l’architecte, s’est étalé dans un fauteuil en tapisserie, les bras ballants, pour indiquer qu’il est radical et se sent à l’aise dans un palais. La seconde délégation est exclusivement militaire. Elle se compose de trois officiers supérieurs en retraite ; ils apportent au chef de l’État un album richement relié en souvenir d’une exposition rétrospective d’art et d’histoire militaires qu’il a bien voulu inaugurer. Entre les deux délégations sont inscrits sur la liste d’audience Albert Vilaret et Étienne de Crussène qui, pour le moment, causent amicalement, assis côte à côte sur un canapé.