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le roman d’un rallié

d’abord une vive contrariété qu’atténuait cependant un incident survenu l’avant-dernier jour. Éliane, par une maladresse qui ne lui était pas habituelle avait, sur un sujet qui n’en valait pas la peine, donné une entorse à la vérité, et la marquise s’en était aperçue ; le mensonge répugnait à sa nature très droite. Elle en voulut à la jeune fille.

Les d’Halluin partis, Étienne parut soulagé d’un grand poids. Il se remit à chasser avec Yves d’Halgoët, mais plus modérément que l’année précédente ; le reste du temps, il lisait, écrivait, s’occupait du domaine ou tenait compagnie à sa mère. Il avait recouvré toute son égalité d’humeur ; triste par instants, il paraissait toujours en pleine possession de lui-même et il y avait, dans toute sa personne, un air de résolution qui d’abord plut à la marquise et dont, bientôt, elle s’effraya. À deux reprises d’ailleurs elle constata que cette résolution ne se tenait pas à la surface. Étienne en effet ne crut pas devoir cacher plus longtemps à sa mère sa course au Menhir-Noir. Très simplement, sans phrases, il