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le roman d’un rallié

Puis il ajouta : « Vous êtes toujours en garnison à Nancy ?… allons tant mieux… très belle ville, poste d’honneur !… mes amitiés à votre colonel ». Étienne se garda de le détromper, s’assit pour parcourir deux ou trois journaux, puis reprit sa route à travers Paris.

La place Vendôme, la rue de Castiglione, la rue de Rivoli et la place de la Concorde constituaient son itinéraire préféré. Rien n’était, à son sens, plus parisien que ce quartier qui appartenait au passé par son architecture et ses souvenirs et au présent par les élégances toutes modernes qui s’y donnaient rendez-vous. Succédant aux cohues et aux bigarrures des boulevards, la sobriété grandiose de la place Vendôme, la parfaite ordonnance et les proportions harmonieuses de la place Concorde charmaient son regard. Il déboucha derrière la statue de Strasbourg, à l’heure où le flot des voitures traçait, de la rue Royale aux Champs-Élysées, un arc de cercle chatoyant. Une fine poussière nacrée s’élevait autour des statues, des colonnes rostrales et des deux fontaines monumentales. À travers