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le roman d’un rallié

elle continuait de sourire à l’avenir. Ce qui l’angoissait un peu, c’était la crainte que l’attitude du jeune homme n’indiquât trop clairement qu’un incident grave était survenu entre eux. Le regard qu’Étienne lui avait jeté, après l’avoir surprise, pesait encore sur elle. Elle se félicitait d’avoir vingt-quatre heures devant elle pour envisager la situation et en tirer le meilleur parti. Vers trois heures, comme enfermée dans sa chambre, elle réfléchissait à ces choses, un domestique vint la prier de descendre au salon. Il y avait une visite. C’était Yves d’Halgoët qui, rentré chez lui depuis deux jours après une absence de plusieurs semaines, était pressé d’avoir des nouvelles de son ami. Éliane se mit en frais pour lui et découvrit tout de suite qu’en affectant une gaîté insouciante et de l’ingénuité mêlée à un peu de blague parisienne, elle lui plairait. Il la trouva gentille en effet et la fit parler, tâchant de savoir ce qu’elle faisait à Kerarvro ; car il connaissait trop bien Étienne pour douter un seul instant qu’il pût s’éprendre d’une pareille femme et l’épouser. Grâce à cette diversion. Éliane passa une journée