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le roman d’un rallié

différents. Force m’est d’avouer qu’Étienne de Crussène n’en regarda aucune. Il ne vit que les aiguilles de sa petite pendule de voyage et en conclut sans doute qu’il y avait lieu de se hâter, car il commença aussitôt sa toilette.

Au risque d’être paradoxal, je soutiendrai que la toilette d’un homme du monde, infiniment moins gracieuse à décrire que celle d’une femme, en apprend peut-être davantage sur le compte de celui qu’elle met en scène, parce que l’homme en général, s’habille seul et que la femme est plus ou moins masquée par sa camériste. Étienne ne fut pas long. Ses affaires étaient bizarrement disséminées de côté et d’autre, mais il en savait par cœur les cachettes. Il trouva du linge blanc dans le fond de sa malle, des faux-cols dans un tiroir de bureau, son habit dans la commode, sa cravate dans une valise, des boutons de chemise en or guilloché dans un carton à chapeau… C’était l’ordre dans le désordre. Il emplit d’eau tiède les deux tiers de sa baignoire, y versa de l’eau de verveine et ses ablutions terminées, se coiffa en homme qui aime mieux s’entendre avec ses che-