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le roman d’un rallié


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Le Comte d’Halluin n’était point gênant ; il avait la physionomie et les allures d’un brave provincial sans en avoir la raideur ni les susceptibilités. Il jugeait avec beaucoup de bon sens que, sa fortune n’étant pas à la hauteur de sa noblesse, sa femme et lui ne pouvaient recueillir de la vie de Paris que les ennuis et les tracas. Aussi était-il demeuré Berrichon, menant sur le domaine familial une existence saine et large et entourant la vieillesse de son père d’affectueux égards. La comtesse, qui aurait été jolie avec seulement un peu plus d’animation et de piquant dans la physionomie, s’accommodait parfaitement de ce séjour ; elle s’occupait des pauvres et de l’éducation de ses plus jeunes enfants. Elle en avait cinq ; les deux aînés étaient élevés chez les Jésuites, au Collège d’Iseulre, près de Moulins ; les trois autres — deux filles et un petit garçon de cinq ans, demeuraient auprès d’elle sous la