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le roman d’un rallié

les fiancés s’enquièrent auprès de moi de tes projets, et leur mine s’allonge quand ils apprennent que tu es encore au loin. M. Albert Vilaret est venu à Kerarvro l’autre jour, mais te sachant absent, il n’a pas poussé jusqu’au château. J’estime que tu seras obligé de cesser tous rapports avec cet homme qui met au service d’une mauvaise cause des dons précieux d’intelligence et d’activité. Je le crois d’une ambition qui ne connaît pas de bornes. Déjà, lors de la dernière crise ministérielle, son nom a été prononcé. Il sera ministre au premier jour et son influence dans le département ne fera que s’accroître. M. le Recteur[1] m’a dit que lors de sa dernière visite à Kerarvro, il avait causé longuement avec le garde-barrière qui est devenu son agent le plus zélé et répand, dans la commune, des feuilles radicales contenant, traduits en breton, les pires articles des journaux de Paris. Il faut, comme de juste, faire la part des exagérations et des ragots.

  1. Les curés en Bretagne portent le nom de Recteur.